philosophy and social criticism

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Ci sono più idee sulla terra di quante gli intellettuali spesso non immaginano. E queste idee sono più attive, più forti, più resistenti e appassionate di quanto pensano i “politici”. Bisogna assistere alla nascita di idee e all’esplosione delle loro forze: e non nei libri che le formulano, ma negli avvenimenti in cui esse manifestano la loro forza, nelle lotte condotte per le idee, contro o per esse. Non sono le idee che conducono il mondo. Ma proprio perché il mondo ha delle idee (e perché ne produce molte in continuazione) esso non è condotto passivamente secondo coloro che lo dirigono o coloro che vorrebbero insegnargli a pensare una volta per tutte.

Il y a plus d’idées sur la terre que les intellectuels souvent ne l’imaginent. Et ces idées sont plus actives, plus fortes, plus résistantes et plus passionnées que ce que peuvent en penser les politiques. Il faut assister à la naissance des idées et à l’explosion de leur force: et cela non pas dans les livres qui les énoncent, mais dans les événements dans lesquels elles manifestent leur force, dans les luttes que l’on mène pour les idées, contre ou pour elles. Ce ne sont pas les idées qui mènent le monde. Mais c’est justement parce que le monde a des idées (et parce qu’il en produit beaucoup continuellement) qu’il n’est pas conduit passivement selon ceux qui le dirigent ou ceux qui voudraient lui enseigner à penser une fois pour toutes.

[Michel Foucault, “I reportages di idee”, Il Corriere della Sera, 12 novembre 1978, p. 1]